Pleins feux sur les prêteurs novateurs - Susan Bater


Susan Bater connaît et comprend les difficultés auxquelles sont confrontés les entrepreneurs, en particulier ceux qui ont un handicap ou des problèmes de santé. En tant que gestionnaire de programme pour le programme « Entrepreneurs with Disabilities (EDP) » de Community Futures Manitoba, Susan aide à créer des opportunités pour les entrepreneurs ruraux handicapés ou ayant des problèmes de santé. Chaque jour, EDP aide les entrepreneurs à chaque étape de leur entreprise : qu'ils soient en démarrage, en expansion ou à la recherche d'un financement complémentaire.
Évidemment, il n’est pas surprenant qu’elle sache à quel point les femmes entrepreneures sont confrontées à de nombreux obstacles lorsqu'elles tentent d'accéder au financement de leur entreprise. Pour commencer, elle note que les besoins de certaines entrepreneures ne correspondent pas toujours avec les options de financement offertes par les institutions financières traditionnelles. « Certains prêteurs peuvent ne pas offrir de micro-prêt, ils peuvent donc avoir des prêts avec de plus gros montants que ce dont une entrepreneure pourrait avoir besoin, » explique-t-elle.
De plus, elle souligne que d'après son expérience, les entreprises en phase de démarrage, en particulier, font face à des défis de financement : « Les entrepreneures qui possèdent ces entreprises se présentent à une banque, et la banque dit : nous avons besoin d’actifs commerciaux afin de pouvoir vous offrir un prêt commercial, et il faut parfois quelques années à une entreprise avant qu’elle puisse constituer des actifs importants. Ainsi, lorsque vous êtes une entreprise en phase de démarrage, les prêteurs examinent votre crédit personnel et votre valeur nette personnelle. Pour les personnes handicapées ou ayant des problèmes de santé qui ont peut-être dû quitter le marché du travail pendant un certain temps, elles ont peut-être épuisé une partie de leurs économies personnelles, alors obtenir ce premier prêt peut être un véritable défi. »
Parlant d'épargne personnelle, en tant qu’ancienne entrepreneure elle-même, Susan a quelques conseils essentiels pour les femmes entrepreneures qui demandent du financement pour leur entreprise : « J'encouragerais plus de femmes à faire leurs recherches, à découvrir leurs options, à rechercher des mentors et à faire attention de ne pas épuiser leurs finances personnelles. »
Elle s'est même donnée en exemple : à mesure que ses économies personnelles diminuaient, elle devenait de plus en plus dépendante des ventes rapides. Elle dit : « Il est important d'y penser vraiment : peut-être devriez-vous contracter ce prêt un peu plus tôt afin que vous PUISSIEZ développer votre entreprise et avoir la flexibilité de sortir et de faire plus de ventes ou toutes les différentes choses que vous devez faire pour votre entreprise, et le besoin de financement immédiat ne vous retienne pas. »
Et en ce qui concerne les mentors, Susan croit fermement que les femmes aident les femmes : « Cherchez des mentors et d'autres femmes entrepreneures. Les femmes sont des ressources INCROYABLES ; nous aimons partager nos connaissances et nous élever mutuellement, alors posez-leur des questions et n'ayez pas peur. Interrogez les gens sur leurs expériences parce que nous voulons tous nous voir réussir. »
Mais quels conseils a-t-elle pour les autres prêteurs ? Avant tout, elle a évoqué l'importance de l'écoute : « Prendre le temps d'écouter et de bien comprendre l'ensemble de la situation, de poser des questions et d'expliquer clairement. Il y a tellement de programmes qui existent, et le programme auquel ils ont postulé peut ne pas être le bon choix, alors comprenez vraiment toute leur histoire et aidez-les à naviguer vers le programme qui EST le bon choix. Par exemple, il existe des options de financement additionnelles qui peuvent être disponibles pour les entrepreneurs qui sont des femmes, des Autochtones, des Métis, etc. Or, si un prêteur ne prend pas le temps de connaître l’histoire de l’entrepreneur, il est possible qu’il ne puisse pas évaluer toutes les options disponibles pour un entrepreneur. Nous constatons cela souvent avec des entrepreneurs handicapés ou ayant des problèmes de santé : ils peuvent souvent ne pas se sentir à l'aise de nous dire qu'ils ont un handicap ou un problème de santé. Donc, parfois, nous les emmenons sur un chemin, et à mesure qu'ils se sentent plus à l'aise avec nous, nous pouvons alors dire - Oh, il y a d'autres options disponibles pour vous. » Susan croit qu'il s'agit de la meilleure occasion pour les prêteurs d'aider à changer et d'influencer les obstacles auxquels les femmes sont confrontées lorsqu'elles font une demande de financement d'entreprise. Et bien sûr, comme elle le note, l'écoute ne coûte rien aux prêteurs, alors pourquoi pas ?
Un autre conseil qu'elle a pour les prêteurs est de se rappeler que les entreprises sont de toutes formes et de toutes tailles : « N'oubliez pas que toutes les entreprises ne sont pas des briques et du mortier. Les pigistes, les contracteurs et les entreprises à domicile recherchent et ont également besoin de financement, tout autant que cette personne qui planifie de lancer une entreprise sur la rue principale. »
Sa perspicacité offre également de précieux conseils aux personnes qui postulent aux programmes - soyez ouverts et honnêtes à propos de votre situation. Les prêteurs sont là pour vous aider à trouver les meilleurs logements et programmes pour vos besoins. Elle le mentionne lorsqu'elle parle des entrepreneurs handicapés ou ayant des problèmes de santé : « Nous essayons vraiment de nous assurer que lorsqu'ils planifient leur entreprise, ils tiennent compte de leur handicap ou de leur état de santé. Par exemple, de quelles mesures d’adaptation ont-ils besoin ? Ont-ils besoin d'un comptoir un peu plus bas ou plus haut ? Ont-ils besoin de tapis anti-fatigue lorsqu'ils restent debout pendant de longues heures ? Parfois, ce sont juste ces petites choses qui peuvent faire la différence pour quelqu'un qui a une blessure au dos ou au genou ou une autre blessure similaire. »
Malgré tous les obstacles et les barrières, sans parler de vivre et de travailler dans un monde postpandémique, Susan reste positive : « Je pense que c'est une excellente période pour les femmes entrepreneures. Il y a de plus en plus de ressources disponibles et je suis très optimiste quant à l'avenir des femmes entrepreneures. »
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