2.2 Mythes ou Réalités?

Mythe
Ce n’est pas que les femmes entrepreneures ne prennent pas de risques, c’est simplement qu’elles n’approchent habituellement pas les risques de la même façon que les hommes entrepreneurs. Les femmes préfèrent généralement prendre des décisions calculées et réfléchies.¹ Elles n’ont pas peur de prendre des risques, elles sont simplement plus prudentes dans leurs prises de décisions.² Pour plus d’information sur ce sujet, nous vous invitons à consulter l’outil 5.3.

Réalité
Soyons honnêtes, qui aime l’endettement? Les femmes entrepreneures ne font pas exception à la règle. Dans la mesure du possible, elles vont chercher à éviter les prêts et elles préfèrent utiliser leurs propres fonds comme source de financement, ce qui est aussi le cas pour les hommes entrepreneurs.³ Plus encore, ce n’est pas nécessairement parce qu’elles n’aiment pas l’endettement qu’elles ne font pas de demandes de prêts. C’est certainement le cas pour certaines femmes entrepreneures, mais il y a une multitude de raisons qui expliquent pourquoi les femmes décident de ne pas faire de demandes de prêts. Par exemple parce qu’elles ne savent pas où chercher pour du financement ou tout simplement parce qu’elles n’en ont pas besoin.⁴ Consultez l’outil 4.1. afin d'en apprendre davantage sur le sujet.

Réalité
Voici un exemple d’une réalité qui a malheureusement été consolidée par des stéréotypes. En effet, les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM) sont traditionnellement dominés par une présence masculine, et ce autant dans les milieux académiques que professionnels. Les études démontrent que les femmes et jeunes filles réussissent généralement moins bien dans les STIM dans la plupart des pays développés. Cette réalité fait en sorte que le stéréotype a été véhiculé au sein de notre société. Par conséquent, les femmes et jeunes filles sont souvent moins confiantes et plus anxieuses dans ces domaines.⁵ Elles sont aussi souvent hésitantes à poursuivre des carrières dans ces domaines.⁶ Malgré cela, des progrès ont été réalisés et nous pouvons désormais remarquer une plus grande proportion de femmes dans les STIM, notamment dans les sciences et les technologies.⁷

Réalité
En effet, les femmes, y compris les femmes entrepreneures, consacrent généralement plus de temps à leurs vies familiales et à accomplir des tâches domestiques comparativement aux hommes. En moyenne, les femmes canadiennes passent trois heures de plus par jour que les hommes sur des tâches domestiques.⁸ Ainsi, les entrepreneures canadiennes doivent davantage jongler avec leurs vies professionnelles et personnelles. Toutefois, elles nous démontrent qu’elles sont tout à fait capables de relever ce défi. L’entrepreneuriat offre même de nombreux avantages pour les femmes qui cherchent à avoir un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. Si vous êtes intéressés d’en apprendre un peu plus sur le sujet, consultez l’outil 5.7.

Réalité
Les modèles influents sont moins nombreux pour les femmes entrepreneures que pour les hommes entrepreneurs. Nous savons que les femmes sont encore sous-représentées dans le monde de l’entrepreneuriat. Généralement, les femmes entrepreneures sont présentées sous un angle moins positif que leurs homologues masculins.⁹ Pour en apprendre davantage sur ce sujet, consulter l’outil 2.4 portant sur les normes culturelles et sociales.

Mythe
Les femmes ont autant de motivation que les hommes à accroitre leurs entreprises. En fait, les femmes comme les hommes cherchent à développer leurs entreprises.¹⁰ Cependant, elles ont tendance à adopter une approche à long terme soutenue pour le développement de celles-ci. Les entreprises appartenant à des femmes ont donc souvent des croissances moins rapides que celles appartenant à des hommes, ce qui laisse croire que les entrepreneures ne veulent pas faire croitre leurs entreprises.¹¹ Bref, ce n’est pas que les femmes ne veulent pas accroitre leurs entreprises, mais plutôt qu’étant donné qu’une plus grande part du gâteau est donné aux hommes en matière de financement, il est plus difficile pour elles d’obtenir des fonds pour le développement de leurs entreprises. Plus encore, la motivation d’un entrepreneur est aussi influencée par des facteurs autres que le genre, notamment l’âge, l’éducation, la culture, l’emplacement géographique, les traits de caractère, etc.¹² Si vous êtes curieux d’en apprendre davantage sur les motivations entrepreneuriales des femmes et sur la croissance des entreprises appartenant à des femmes, nous vous invitons à consulter les outils 5.3 et 5.4.

Réalité
Il y a plus de femmes entrepreneures qui ont une confiance faible comparativement aux hommes qui sont quant à eux souvent plus confiants.¹³ Le niveau de confiance financière est un facteur important pour l’accès au financement puisque les études démontrent que les personnes plus confiantes sont plus susceptibles à faire des demandes de prêts.¹⁴ Pour de plus amples informations sur la confiance financière des femmes entrepreneures, vous pouvez lire l’outil 7.2.

Mythe
Les normes sociales et culturelles projettent souvent l’image que les entrepreneurs doivent être agressifs, ce qui va à l’encontre de l’image traditionnelle de la femme qui est encore perçue comme étant plus sensible et émotive.¹⁵ Toutefois, chaque individu a des traits de personnalité différents et nous devons faire attention d’attribuer des traits de personnalité basés sur le genre. Un homme pourrait être plus émotif qu’une femme et vice-versa. Plus encore, les recherches confirment que les femmes ont tendance à avoir de meilleures habiletés sociales et une meilleure intelligence émotionnelle que les hommes en tant que leaders. Malheureusement, ces compétences sociales et émotives sont souvent interprétées négativement.¹⁶ Consultez l’outil 2.4 pour en apprendre plus sur le sujet.

Réalité
En général, le niveau de connaissance financière des femmes entrepreneures est sous la moyenne.¹⁷ En effet, les femmes ont tendance à moins bien réussir dans les évaluations sur les connaissances financières.¹⁸ Le faible niveau de connaissance financière a aussi une incidence sur les femmes qui songent à devenir entrepreneures puisque les études démontrent qu’elles ont habituellement de moins bonnes perceptions de leurs connaissances financières que les hommes.¹⁹ Cependant, le faible niveau de connaissance financière des entrepreneures potentielles et des nouvelles entrepreneures s’estompe lorsqu’elles deviennent des entrepreneures plus expérimentées et qu’elles réalisent qu’elles ont les connaissances et les compétences financières nécessaires.²⁰ L’outil 7.2 explore la question des connaissances et compétences financières chez les femmes entrepreneures.

Réalité
En effet, une plus grande proportion de femmes entrepreneures se retrouvent dans des secteurs considérés à risque, par exemple dans l’industrie des services, de la restauration, du tourisme et de la vente au détail.²¹ Cette réalité est quelque peu ironique puisque l’un des stéréotypes communs associés aux femmes entrepreneures est qu’elles prennent souvent moins de risques que les hommes entrepreneurs. Pour plus d’information sur les secteurs clés de l’entrepreneuriat féminin, nous vous invitons à lire l'outil 5.2.